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Randos
Janvier à juin 2024

Cépet - les 3 clochers - le 19 mars 2024

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Le grand soleil programmé par notre président et l'alléchante proposition d'un circuit "court" de 15,6 km, couplé à un dénivelé digne de la Beauce (82 m) ont fait sortir de leurs tanières les gazelles du Sud et Françoise, rescapée de l'épopée du Mas d'Azil. Bref, tout va pour le mieux, excepté pour Jean-Michel, notre stakhanoviste du kilométrage, qui bougonne in petto que 15,6 km c'est bon pour les ramollos du mollet. 

Le soleil adoucissant les mœurs, c'est quand même avec le sourire que nous nous retrouvons de bonne heure sur la place Sainte-Foy de Cépet à une trentaine de kilomètres de Toulouse et nous nous équipons au pied d'un étrange monument surmonté d'une tour octogonale qui semble être une chapelle. 

Nous démarrons à 9h30 en passant devant la jolie mairie, puis devant l'église Sainte-Foy, 1ère étape de notre "circuit des 3 clochers". Le passage le long de la D14 à forte circulation est heureusement bref et, après avoir longé une longue bâtisse qui semble être une maison de repos, sitôt franchi le pont sur le Girou, nous empruntons un sentier où nous nous sentons plus en sécurité. Quelques flaques persistent dans les ornières, vestiges des pluies de ces derniers jours. Comme c'est un circuit Visorando et pas un PR nous ne trouvons pas trace de balisage. Heureusement nos guides sont à la hauteur (pour l'instant..) et n'oublient pas de tourner à droite en arrivant à la ferme Labelle. Il n'y a pas vraiment de sentier mais dans le lointain le clocher de l'église de Gargas constitue un point de repère idéal. Nous franchissons le ruisseau des Castagnes (celles que les mémés Toulousaines aiment tant) et grimpons vers le village de Gargas. Normalement le parcours l'évite, mais comme aujourd'hui il est annoncé court, personne ne rechigne à faire le détour. Excellente décision car le village est charmant, bien entretenu, avec de jolis édifices, la mairie, l'église Saint-Pierre récemment rénovée, avec derrière elle une délicieuse maison de maître en brique au milieu de son parc et, autour de la place centrale, des maisons bien restaurées. Nous découvrons même une délicieuse boîte à lire dont pourraient s'inspirer nos édiles toulousains. Nous pouvons  découvrir l'intérieur de l'église, chose de plus en plus rare car la majorité des édifices religieux que nos randonnées nous amènent à croiser sont en général fermés pour éviter les vols et déprédations. A l'entrée, une statue de bergère, posée sur le sol, semble nous souhaiter la bienvenue. A noter quelques jolis vitraux et un tableau du Christ en croix que Françoise, notre experte, repère d'un coup d'œil. En sortant, Jean-Michel propose innocemment de faire deux fois le tour de l'église en hommage à Jean, les plus madrés le soupçonnent de vouloir surtout faire tourner son compteur kilométrique. Nous reprenons notre route, après une séance photos, en direction de Labastide-Saint-Sernin. Commence alors une longue portion de route goudronnée qui commence à contrarier notre ronchon (nous ne citerons pas de nom..), pas loin d'exploser quand nous nous engageons dans une succession de lotissements. Patrick n'étant pas avec nous aujourd'hui personne ne pourra l'accuser d'être complice des organisateurs pour satisfaire son agente immobilière préférée.  Le village est pourtant charmant, certes beaucoup plus important que Gargas, avec l'église Saint-Sernin et son clocher-mur, dommage que l'extérieur de l'édifice soit recouvert de crépi. Après sa visite, nous reprenons notre route, descendons vers le stade et l'école et découvrons avec intérêt quelques bancs de fortune constitués de palettes qui semblent nous tendre les bras. Il n'est pas midi, pourtant, poussés sans doute en catimini par Martine de Ramonville, quelques fortes têtes commencent à s'installer au soleil. Les "officiels" essaient de sauver les apparences devant ce mouvement de foule en proposant de faire juste une halte apéritive. Malheureusement pour eux, l'excellent Porto de Marie-Christine a un effet dévastateur sur les énergies et les timides tentatives de Jean-Michel et Christiane pour repartir sont vouées à l'échec. C'est donc la séance "lézards" au soleil pour les uns pendant que d'autres plus prudents se tiennent à l'ombre. Bernard, qui veut sans doute être en grâce avec le président, se prosterne pour lui faire offrande de quelques douceurs (aurait-il besoin de quelques indulgences ?), bientôt imité par le jeune Richard qui s'étonne de ces mœurs d'un autre âge mais ne veut pas être "chocolat". Nous reprenons notre route, heureusement à l'ombre par un sentier qui s'enfonce en forêt. Notre progression est parfois ralentie par les ornières laissées par le passage de VTT ou de motocross. Demain c'est le printemps et les chants des oiseaux nous accompagnent, couvrant parfois le jacassement de nos propres pies. En bordure du sentier, nous admirons les fleurs de l'ail sauvage et des églantines : nous allons vers les beaux jours. Est-ce la marche par un joli sentier en forêt ou la douce chaleur qui nous étreint : l'ambiance est désormais joyeuse et puis "nous ne sommes plus très loin" se rassurent certaines.

Premier contretemps, un grillage (déjà repéré lors du dernier passage) nous contraint à une séance tout-terrain à l'approche du lotissement des Caudayrous. Cela n'arrange pas les rapports de qui vous savez avec les promoteurs. Une fois l'obstacle franchi, nous atteignons le lieudit Moulis, où un sentier en forêt doit "normalement" nous conduire vers la ferme de Tailladettes. C'est donc d'un bon pas et le cœur léger que nous nous engageons dans le bois.

le sentier est bien marqué (trop sans doute) car nous nous retrouvons bloqués par un nouveau grillage.

Une solution semble s'offrir à nous mais il faut franchir le ruisseau de Camp long. Un arbre mort enjambe bien le ru mais l'exercice est périlleux et calme les plus téméraires, sauf notre vice-présidente qui entame un dangereux exercice d'équilibriste sur le tronc glissant, progressant sereinement sous les vivats d'une foule en délire et des médias qui filment en direct l'exploit. Devant nous, en ce dernier jour de l'hiver, est née une nouvelle Kamala Harris. Son Joé Biden en est tout retourné. Certes, quelques jaloux font bien observer que, comme ce n'est pas le bon chemin, il va lui falloir repasser dans l'autre sens, qu'importe, notre Marie-Christine est entrée dans l'Histoire de Sentier Amitié.

Revenant à du concret, nos guides se concertent, maudissant ces périmètres grillagés qui se multiplient (souvenons-nous de Roquefort-sur-Garonne !) et décident dans un premier temps de rebrousser chemin, en longeant le maléfique grillage.

Quand enfin il se termine, le sentier mentionné sur la carte n'existe plus et semble  désormais le lit d'un ruisseau vite infranchissable : la tentative pour le suivre s'arrête rapidement. Bernard plein d'allant, pense pourtant pouvoir contourner l'obstacle par les hauteurs, mais n'est pas sanglier qui veut, et la troupe décide sagement de revenir en arrière jusqu'à l'orée du bois puis de filer plein Nord en espérant ne pas tomber encore une fois sur ce satané grillage. C'est donc avec un plaisir non feint que nous atteignons la ferme de Tailladettes laissant derrière nous les difficultés. Nous poursuivons notre route, plein d'entrain vers le lieudit Tutefaut où un sentier doit nous conduire à la ferme de Batudel. La chaleur commence à peser sur les organismes et notre troupe s'étire un peu. Arrivés non loin de la ferme une pancarte " propriété privée " stoppe notre élan et nous contraint à un détour en bordure d'un champ. Pendant que certains s'extasient sur la grosseur des carpes qui nagent dans une large mare, notre avant-garde, commandée par le général Bru, est au prise avec le propriétaire des lieux, un paysan au visage peu avenant qui n'a visiblement pas envie de nous laisser passer sur ses terres. Sans doute s'est-il approprié au fil des ans le chemin marqué sur les cartes mais devant son attitude peu conciliante Jean-Michel négocie un repli stratégique. L'honneur est sauf, mais nous devons à présent faire un crochet par une route goudronnée. Nous empruntons ensuite une piste qui nous conduit après un crochet derrière la ferme qui nous a interdit le passage. Est-ce le soleil qui a trop tapé sur les têtes de nos guides ? (pourtant Alain n'a pas quitté sa casquette de la journée) car, renonçant à nous amener directement vers Cépet, ils nous entraînent vers le Girou par un étroit sentier bordé de broussailles épineuses, puis, après avoir passé le cours d'eau, à emprunter une sorte de digue surplombant des champs où stagnent des mares d'eau. Le sentier quitte à présent la digue et nous progressons au milieu de véritables rizières. Certains entonnent même la vieille chanson "la petite tonkinoise" dont les paroles " ma tonkiki, ma tonkiki, ma tonkinoise.." sur une musique de Vincent Scotto ont été chantées par Polin et Mistinguett en 1906, puis reprise par Joséphine Baker en 1930 et enfin par Maurice Chevalier. Si certains chantent, d'autres rient jaune, car patauger dans la boue commence à peser et pas seulement sur le poids de nos godillots. Sentant sans doute la grogne monter, nos guides programment un lâcher de chevreuil. La vue de cette gracile et bondissante apparition qui détale à grands bonds, nous montrant son minois blanc, amène un peu de sérénité. Répit de courte durée, car une nouvelle zone marécageuse nous contraint à rebrousser chemin. Même si ce n'est pas la Bérézina, le passage à nouveau du Girou n'est pas fêté dans la plus grande euphorie. Revenus à notre point de départ nous filons à présent droit vers Cépet. Au loin nous distinguons le toit étrange d'une grande bâtisse observée ce matin, même si ce n'est pas le clocher du village cela met un peu de baume au cœur de Martine de Ramonville qui voit avec un plaisir non feint s'approcher le terme de notre escapade.

Parvenus à notre point de départ, Jean-Michel annonce avec une tristesse et une contrition parfaitement crédibles que nous avons été "un peu" au-delà de l'objectif prévu de 15,6 km. Comme certains disposent de systèmes de contre-mesures il apparaît que nous avons dépassé les 20 km. Pour calmer la fronde naissante, Jacques notre président, indique qu'il va réfléchir à licencier les guides.. Jean revient ! ils sont devenus fous.

 

Alain

Auragne** - le 12 mars 2024

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Est-ce le souvenir de la mémorable randonnée au Mas d'Azil avec son rude démarrage inaugural, les pluies de ces derniers jours qui ont détrempé les sentiers ou une brusque crise de flemmingite aiguë ? nous ne le saurons sans doute jamais.... mais cela n'a pas suffi à décourager huit résistants qui se retrouvent de bon matin devant les grilles du château d'Auragne (31). Comme le village n'est qu'à une trentaine de km de Toulouse, nous arrivons rapidement à notre lieu de rendez-vous. Les déserteurs de ces dernières semaines font connaissance avec Richard "le petit" nouveau ; pour Françoise, il faudra attendre la prochaine fois pour les présentations. Vite préparés, nous quittons Auragne à 9h27 avec 3 minutes d'avance sur l'horaire prévu ! Les usagers de la SNCF rêveraient de tant de ponctualité. 

Alain, notre guide du jour, constate que les deux vénérables vieilles pompes à essence ornant le carrefour qui descend vers la fontaine ont disparu. Avis aux anciens : qui retrouvera une photo de ces deux antiquités ? à vos photothèques !

Nous montons par une douce pente vers le château d'eau, bien décidés cette fois à faire la partie de la randonnée qui se déroule vers l'Est.... car la fois précédente, noyés sous des trombes d'eau nous avions été contraints de nous réfugier dans un abribus, serrés comme des sardines. Une fois l'orage passé, personne n'avait voulu repartir pour cette ultime portion du parcours et nous avions mis le cap directement vers Auragne.

Aujourd'hui la météo nous promet un temps sec et même du soleil. Nous filons vers Rafanel par une petite route qui s'étire sur la crête. Au Sud, nous distinguons, malheureusement un peu cachées par la brume, les cimes des Pyrénées enneigées. La vue s'étend sur 180° et si Jean était avec nous il nous identifierait tous les pics de la chaîne. 

Un petit vent frisquet nous incite à marcher d'un bon pas. Laissant sur notre droite le chemin de Berrut, nous filons plein Nord par un étroit sentier que le soleil n'a pas encore eu le temps de totalement sécher, c'est donc avec précaution que nous entamons cette portion qui descend au fond d'un thalweg. Il nous faut ensuite remonter en longeant un champ de blé tendre vers le Bois de Milor puis rejoindre la ferme de Paracol. Si nos souliers sont un peu crottés, l'exercice nous a réchauffés et les parkas rejoignent les sacs. Le soleil nous accompagne même si quelques nuages noirs, poussés par le vent, nous survolent par instant. Fausse alerte le soleil réapparaît bien vite. Nous retrouvons le château d'eau, saluons une seconde fois l'abribus, poussant même la nostalgie jusqu'à poser pour une photo souvenir. Nous entamons à présent la seconde partie de la randonnée en longeant toujours la crête vers le clocher de Labruyère-Dorsa la-bas dans le lointain. Au pont de la Gatte (la chatte nous traduit Patrick le polyglotte) Richard, qui se sent un peu faible (il faut bien alimenter sa grande carcasse) entame sa première banane de la journée. A Troy, nous retrouvons le PR qui va nous conduire par un joli sentier vers Labruyère-Dorsa. A la ferme des Coffres nous sommes embaumés par les effluves d'un superbe mimosas dont le jaune éclatant illumine le paysage. Depuis un moment déjà Martine s'inquiète du lieu de notre déjeuner "car l'heure tourne". Après une ultime grimpette nous atteignons le village au moment où 12h30 sonnent au clocher. Nous trouvons juste derrière l'église une aire pour notre déjeuner avec, suprême confort, bancs et tables, et un magnifique paysage devant nous. Richard, reprend son régime (de banane) puis, après quelques douceurs, Jean-Michel sort une flasque de Cognac, histoire de récupérer quelques forces car nous avons déjà parcouru 11 km depuis ce matin. Le soleil tape fort, heureusement que le vent nous rafraîchit un peu.

Progrès de la civilisation, les poubelles sont désormais fermées à clef et, comme nous sommes de bons citoyens, nous allons devoir ramener nos détritus à Toulouse.... Nous reprenons notre route par  un long  chemin qui domine le village de Grépiac en bordure d'Ariège. Nous l'évitons car, de toute façon, la portion de sentier qui serpente dans le ramier en bordure de rivière doit être impraticable. Restant prudemment sur les hauteurs nous cheminons par de larges sentiers  qui filent à présent vers l'Est. Un peu avant la ferme Fourio, Alain notre guide se souvient des difficultés rencontrées la fois précédente à proximité de cette (belle) propriété privée dont l'accès est interdit. Un itinéraire de contournement (comme dirait Bison futé) est donc choisi en passant à gauche de la propriété en bordure de ruisseau. Au passage nous admirons les jolis et imposants bâtiments et une sorte de préau où trône un impressionnant chaudron capable d'engloutir un porc entier. Quelques mètres plus loin, après avoir longé une grande mare nous sommes accueillis par le cacardement d'un troupeau d'oies : si nous avions voulu forcer discrètement le passage nous aurions vite été démasqués par ces redoutables gardiennes. La suite de notre progression est plus calme même si le paysage reste vallonné. Le soleil brille toujours mais décidément aujourd'hui la brume ne se lèvera pas et nous aurons un peu de mal à admirer les Pyrénées. Nous avons à présent en point de mire le clocher d'Auragne pour le plus grand bonheur de Martine qui reprend aujourd'hui les randonnées et commence à fatiguer. Arrivés au lieu-dit Villeraze, nos guides, compréhensifs, décident d'abandonner la boucle passant plein Est vers Chaussas, et de revenir plus sagement vers le Pont de la Gatte traversé ce matin. Toutefois, pour éviter de refaire en sens inverse une partie du parcours, option est prise de longer le ruisseau du Tédelou et, au pont de Fijac, de rejoindre Auragne par une petite route de campagne.

Judicieuse initiative car, comme nous montons vers le village nous avons le bonheur d'admirer longuement six chevreuils qui nous regardent un  moment avant de fuir gracieusement vers le ruisseau.

Comme cette journée est placée sous le signe de la ponctualité nous sommes salués par la carillon de l'église qui sonne 16h00 lorsque nous rejoignons nos véhicules. C'est avec délectation que nous abandonnons nos godillots, lézardant sur des bancs au soleil. Pendant ce temps, Richard fait un sort à sa troisième banane de la journée avant d'entamer une séance d'étirements : un vrai pro ce jeunot !

Pour une fois les divers podomètres sont en phase, nous avons parcouru un peu plus de 20,5 km. Vraiment une belle journée ensoleillée, mais avec un petit vent frisquet bien agréable pour faire refroidir les moteurs. Et puis, peut-être est-ce l'effet du Cognac, l'ambiance était plutôt joyeuse et débridée... le printemps approche ! Dommage que les gazelles du Sud aient préféré rester sous leurs couettes.... Les absentes ont parfois tort.

Une randonnée qui mérite amplement ses deux étoiles mais à éviter en période de fortes chaleurs car les parties ombragées sont inexistantes. Aujourd'hui, où nous recherchions des portions goudronnées au cas où la pluie aurait rendu les sentiers glissants, la programmation était parfaite ! merci qui ? Merci au Bureau pour sa clairvoyance prémonitoire.

Le Mas d'Azil***- le 5 mars 2024

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Pour ce mardi 5 mars 2024, notre programme prévoit une randonnée au Mas d'Azil en Ariège. Jacques, en nous adressant l'invitation, a pris soin de nous vanter la présence de trois dolmens et d'une vue panoramique sur la vallée de l'Arize, la plaine de Toulouse et la chaîne des Pyrénées.. mais étrangement aucun mot sur la météo....(distraction sans doute de notre président).

Le Mas d'Azil est une ancienne bastide au cœur du massif du Plantaurel qui s'étend d'Est en Ouest parallèlement à la chaîne des Pyrénées. Les Bénédictins y fondent l'un des premiers monastères du Midi, un document daté de l'an 817 le mentionne. La bastide elle-même fut fondée en 1286.

Le protestantisme y fit son apparition dès 1540 et s'y implanta pour devenir un haut lieu, appelé " La Genève du comté de Foix ". Le plus notable fait historique du Mas d'Azil est son siège, commencé le 15 septembre 1625. L'armée royale de Louis XIII, commandée par le maréchal de Thémines, forte de 14 000 hommes, arrive aux portes de la cité pour soumettre les huguenots. Le siège dure un mois, machiavélique fait d'armes les assiégés mettent le feu aux queues de chèvres qui sont envoyées vers le camp ennemi pour l'incendier. Les femmes participent à la défense de la bastide, reconstruisant les murs après chaque canonnade. Le 18 octobre, l'armée royale se retire laissant sur place près de 500 morts et une cité toujours aux mains des protestants. Mais la bastide est surtout connue au niveau mondial par les découvertes faites dans sa célèbre grotte, formée il y a deux millions d'années par l'érosion provoquée par l'Arize. Le site préhistorique a donné naissance à une civilisation qui porte son nom : " l'Azilien " période entre le Magdalénien et le Mésolithique.

Nous sommes finalement 14 courageux à nous retrouver sous l'espace ombragé (quand il y a des feuilles.. et du soleil) de la place proche du vieux pont sur l'Arize. Les petits nouveaux sont là : Richard, qui fait désormais (presque) partie des anciens, ainsi que Françoise et Guy qui semblent ne pas avoir été découragés par leur épopée olympique et les blagues de potaches de certains membres.

Le ciel est gris et le crachin n'est pas loin lorsque nous nous élançons sur la "Grande boucle des 3 dolmens" annoncée de 15 km mais que certains ne désespèrent pas d'allonger quelque peu selon les anciennes cartes de Sentier Amitié.

Dès que nous avons franchi l'Arize la route s'élève en direction de grandes antennes qui se dressent la haut sur le plateau. Comme nous sommes sur une portion goudronnée, l'allure est soutenue et les langues vont bon train, mais tout se calme quand nous empruntons un étroit sentier qui s'élève rapidement vers le Cap de Pouech. Les pluies de ces derniers jours ont rendu le terrain glissant et les dérapages ne sont pas rares, rendant la progression encore plus fatigante. Nous méprisons pour l'instant le dolmen de Bidot, que nous découvrirons à notre retour, et reprenons la route qui s'élève vers la crête. Nous la quittons bientôt pour un étroit sentier gorgé d'eau qui s'élève pour nous conduire juste en dessous du Mont Calbech et ses 574 m où trônent les hautes antennes aperçues depuis notre point de départ à... 286 m. Cuisses et mollets, cueillis à froid, sont un peu en surchauffe et la colonne s'étire de plus en plus. 

De là-haut nous découvrons dans la vallée le village du Mas d'Azil et un peu plus loin le lac de Filheit dont le plan d'eau de 63 ha luit par moment sous le soleil. Tout le monde se regroupe près de la ferme de la Fage..... qu'il fallait malheureusement éviter, le sentier est fermé. Retour en arrière où un panneau (que nous aurions dû suivre) indique pourtant clairement "dolmen de Brillaud". Cette portion à flanc de colline monte et descend parfois finissant d'achever nos muscles que la température frisquette ne ménage pas non plus. Comme la pluie s'est invitée nous entamons la séquence "poncho or not poncho" qui va nous animer toute la journée. C'est le moment choisi par les esprits moqueurs et peu charitables pour se gausser du couvre-chef de Géraldine pourtant confectionné avec amour avec des matériaux recyclables. La pauvre en est toute déconfite, elle qui fredonnait "ce matin je serai la plou belle pour aller marcher" 

Le sentier enherbé et boueux a laissé place à un itinéraire, certes plat, mais dont les rochers saillants obligent en permanence à regarder où l'on met les pieds pour ne pas chuter. Nous atteignons enfin notre premier dolmen. A noter que sur les 15 dolmens recensés dans le département de l'Ariège, 11 sont situés sur le canton du Mas d'Azil. Daté de l'âge du Bronze (1800-700 av. J.-C.), le dolmen de Brillaud que nous découvrons est composé de trois pierres orthostates (c'est-à-dire dressées sur chant à la verticale) qui supportent une imposante dalle posée à plat. L'averse qui survient nous amène à ne pas nous éterniser et nous repartons, en restant sur la crête, vers le dolmen de Couminge. L'état du sentier s'est un peu amélioré et nous cheminons désormais d'un bon pas. Comme Martine de Ramonville n'est pas là, nous en profitons pour retarder l'heure du repas et il est près de 13h00 lorsque nous nous arrêtons pour notre halte-déjeuner. Miracle ! un rayon de soleil vient réchauffer nos muscles endoloris et nous avons le plaisir d'admirer depuis notre promontoire des Monts du Plantaurel, la vallée de l'Arize qui s'étire à nos pieds. Notre regard porte à 180° vers le Nord. Vers le Sud, par contre, il est dit que nous ne verrons pas aujourd'hui les Pyrénées, noyées dans la brume.

Le déjeuner se passe comme à l'accoutumée dans la bonne humeur, assis sur de grosses pierres, ou dans l'herbe...fraîche. Limoncellos de Martine, cake de Mme la baronne ou chocolats de Richard (le bougre a l'air sérieusement gourmand.. mais est-ce là un défaut ?) se succèdent et pour clore le tout, Liliane dégaine son breuvage miracle à l'eau-de-vie de prune.. à consommer avec modération par nos guides qui ont parfois du mal à lire les cartes.

Nous reprenons notre route, découvrant parfois de magnifiques champs de jonquilles sauvages serrées les unes contre les autres. Nous atteignons bientôt la forêt, où les pluies de ces derniers jours nous ont laissé en héritage quelques superbes flaques qu'il faut contourner en prenant garde de ne pas y chuter. Nos godillots commencent à peser, chargés de blocs de boue collante qui rendent hasardeux notre équilibre. Voici enfin notre deuxième dolmen, le dolmen de Couminge. Nous faisons une courte halte en ce lieu, accompagnés par un impressionnant mais très gentil chien qui fait ami/ami avec nous. Ce site historique est malheureusement dénaturé par la présence à proximité d'un capharnaüm peu engageant. Vision prémonitoire de l'article à paraître, le dolmen se venge par anticipation en assénant traîtreusement un coup à la tête du rédacteur en chef, pour la plus grande joie de quelques insolentes pour lesquelles la liberté de la presse n'est qu'un vain mot. Nous abordons à présent une raide descente vers le village de Camarade que la pluie rend parfois périlleuse. A mi-chemin, nos guides constatent que la rude montée de ce matin a laissé des traces sur les organismes et que les sentiers boueux nous ont passablement retardés, ils jugent donc plus sage (comme quoi la sagesse peut venir avec l'âge chez les plus intrépides) de s'en tenir au parcours officiel proposé : celui de "la boucle des trois dolmens". Etonnamment, aucune récrimination ne monte de la troupe..

Le retour se fait à bonne allure car désormais nous sommes au fond de la vallée, longeant le ruisseau de Camarade,  le parcours est plat et les chemins larges. A Cazals, nous passons près d'un chenil, accompagnés par les aboiements d'une meute de chiens de chasse. Le manque d'entretien du sol, jonchés d'excréments, nous attriste un peu pour ces pauvres bêtes. Un peu plus loin heureusement, spectacle plus attendrissant, deux adorables petits ânes saluent notre passage de leur tendre regard et nous rappellent ce beau poème de Francis Jammes " j'aime l'âne si doux, marchant le long des houx....."

Le paysage a maintenant complètement changé et de vastes et vertes prairies s'étendent à perte de vue, images reposantes et, oh surprise ! au détour du sentier nous apercevons soudain les cimes enneigées des Pyrénées. Jacques est rassuré, pour un fois aucun procès en publicité mensongère ne lui sera intenté. Nous atteignons le hameau de Lapostoul, dépassons un élevage de veaux qui nous regardent paisiblement, puis nous filons vers nôtre dernier dolmen de la journée : le dolmen de Bidot. C'est avec une joie non dissimulée que nous atteignons notre but. Une famille qui se trouve là et vient de monter par le sentier que nous avons emprunté ce matin, nous déconseille fortement de redescendre vers le Mas d'Azil en l'utilisant car il est désormais trop glissant. C'est donc par la route goudronnée que nous franchissons les derniers hectomètres. Comme notre président "a des obligations" (l'éternel problème du cumul des mandats chez les notables), nous n'aurons droit ni au traditionnel pot de débriefing, ni même à des adieux émus avec nos compagnons d'infortune..ce sera pour la prochaine fois.

Bilan de la journée, la randonnée est courte, un peu moins de 16 km, mais comporte un dénivelé important et surtout situé dès le départ, ce qui la rend "sportive". On peut lui laisser ses trois étoiles mais éviter de la faire lorsque les pluies ont rendu les sentiers glissants. Et puis, un jour il faudra bien que nous découvrions cette célèbre grotte ! que nos guides veuillent bien se pencher sur la question : c'est la volonté du peuple.

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Alain

Cambiac**- le 27 février 2024

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Les historiens sont formels, Cambiac fait partie des sites occupés dès l’Antiquité. En effet, on a trouvé au lieu-dit « La Planho » des fragments de sigillées (poteries) et trois monnaies de bronze de Tétricus père (empereur des Gaules de 271 à 274), Constance II (317-361) et Gratien (359-383).

Les prévisions météo pour ce mardi à Cambiac n'étant pas extraordinaires (températures fraîches, pluie et vent fort sont annoncés), seuls les vrais courageux de Sentier Amitié (3 grenouilles, 5 tritons) se retrouvent à Struxiano. La suite nous dira si, tout comme notre empereur déchu Jean…, nous avons bien fait d'abandonner notre couette douillette, pour aller randonner.

C’est sous le porche de l'église Saint-Étienne (datant du 16ème siècle) que nous enfilons nos ponchos, tout en admirant la boite aux lettres qui permet sans doute aux paroissiens de Cambiac d’envoyer des lettres de doléances au bon Dieu. La bonne nouvelle du jour, c'est que la pluie et le vent contribuent généralement à améliorer la qualité de l’air. En effet, ces deux phénomènes favorisent la dispersion, le brassage et le lessivage des polluants. On espère simplement que, même s’il doit nous arriver quelques fois d’être des pollueurs, nous n’allons pas subir le même sort que les polluants…

Il est 9h15 lorsque Patrick, le guide du jour, nous conduit à En Patrac où nous avons la chance de rencontrer un habitant, éleveur de faisans, qui ne manque pas d'humour. Extrait de la conversation : « Eh bé vous avez bien choisi le jour ! » Et votre serviteur de répondre : « ça va se lever… ! », et le type de répondre « oui, oui… avant la fin de l'année ! » Dopés par les vrais faux encouragements de cet Empatraquois narquois, nous attaquons cette rando à vive allure, afin de démontrer que l’on est tout sauf des « patraques ».

Plus loin, nous profitons de beaux chemins enherbés, qui courent le long de labours luisants ou de champs de blé de printemps. Au lieu-dit « En Richard», la bruine s'arrête de tomber, en revanche Richard n'arrête pas de parler… Quelle tchatche il a ce nouveau, même le Jeannot est battu, c’est dire ! Le président Jack quant à lui se fait tout petit lorsqu’il subit diverses attaques au sujet de sa promesse de pouvoir admirer ce jour « les magnifiques sommets Pyrénéens enneigés ». Nous avons beau regarder l’immensité, l’espace, l’infini, notre âme se perd devant cet horizon de grisaille.

Soudain, les affaires se compliquent pour nos trois grenouilles. En effet, il s’agit de traverser un ruisseau en crue. Il n’y a pas d’autre alternative. Mais, c’est sans compter sur la galanterie de la gent masculine de Sentier Amitié. L’un d’entre nous prête ses bâtons à ces dames, un autre arrange le gué du mieux qu’il peut avec des branches et des pierres, un grand costaud offre ses bras vigoureux pour réceptionner les belles, le président Jack du haut de sa stature surveille que les opérations délicates se passent pour le mieux. Enfin, un petit dernier filme cette aventure dés fois que ça se termine par un plouf ! Le cœur encore tremblant nos biches reprennent leur respiration sur l’autre rive.

Arrivés au Falga, un exercice démocratique, dont on a le secret, permet de décider que l’on part dans le zig, avant de rapidement changer d’avis et partir dans le zag. Un de ses jours, il faudra convier un psychologue à se joindre à nous, afin qu’une étude sérieuse soit faite sur nos comportements respectifs. Le type, s’il ne perd pas la raison avant…,  pourra écrire un bouquin d’au moins une centaine de pages, sans pouvoir toutefois percer le mystère de la construction des décisions que nous prenons !

Bref, en bons cancres que nous sommes, nous gambadons à l’envers…, sur le chemin des écoliers. Nous nous dirigeons vers l’église du Falga, située dans un endroit d'un charme bucolique certain, puis nous passons devant le château du même nom. Celui-ci, qui date du moyen âge, fut acheté en 1681, par Philippe de Caffarelli, avocat au Parlement de Toulouse et contrôleur du canal du Midi. Aujourd’hui, la propriété appartient toujours à ses descendants. Pour information, il est possible de séjourner dans cette très belle bâtisse disposant de dix chambres et d’une belle piscine, moyennant la modique somme de 5500 euros (la semaine) en juillet et août…

Il est 11h45 lorsque nous arrivons à la halle du Falga, lieu choisi à l’avance pour nous sustenter. Toutefois, si nous sommes à l’abri de la bruine, ces dames trouvent que l’air est un peu frais. N’écoutant que son bon cœur, Jean se dirige vers la mairie attenante, qui est certes fermée, mais pas l’entrée de la salle des fêtes où il y a des tables et des chaises à profusion. En personnes bien élevées que nous sommes, et vu l’état de nos godillots…, nous nous contentons d’un petit vestibule. Nous sommes un peu serrés, mais à l’abri. Le guide nous offre des biscuits apéritifs. A la fin du repas, le délicieux chocolat au caramel de Richard est dégusté avec une sélection de cafés inédite (le café délicat d’Elisabeth, le café bien chaud de Jeannot, le café très fort de Richard). Après un coup de balai donné par Jean (qui ne fait pourtant jamais le ménage chez lui…), nous quittons les lieux.

Le redémarrage s’effectue sur un chemin absolument splendide, malheureusement toujours sous une fine bruine et avec un vent qui a tendance à forcir. A Montplaisir, c’est un peu la galère… car les chemins sont détrempés. Un peu plus loin, nous admirons la lathrée clandestine. Cette plante herbacée présente la particularité de pousser à proximité des ruisseaux où elle parasite les racines de divers arbres (peupliers, saules, aulnes, chênes ou noisetiers) aux dépens desquels elle se nourrit. C’est un holoparasite, qui n’a ni feuilles ni chlorophylle et puise sa nourriture dans les racines de ses hôtes. Puis, nous plongeons au fond d'une très belle vallée, où coule « La Saune » et nous rejoignons ainsi, un bout de chemin emprunté le matin.

 Après cette belle rando de 18,5km (deux étoiles confirmées), nous arrivons à Cambiac alors que sonnent les cloches, il est 14h30. Les héros du jour doivent être félicités. Le guide a été parfait et que dire du lièvre Jean qui a mené un train d’enfer toute la journée, entrainant la troupe dans son sillage (on attend cependant le résultat du contrôle anti-dopage…). Résultat, nous avons fait du 4km/heure sur ce parcours vallonné. Vu les conditions, et même s’il n’a pas vraiment plu, il fallait être courageux, nous l’avons été. Très satisfaits de notre performance et heureux d’avoir randonné en pleine nature, nous repartons vers Toulouse. On peut même imaginer que certains d’entre nous, vu l’heure précoce de ce début d’après-midi, s’octroient une courte sieste réparatrice …sous leur couette douillette. A  mardi prochain, sous le soleil ?

Jean-Michel

Cambon Les Lavaur*- le 19 février 2024

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Nous avons longtemps hésité à maintenir cette randonnée programmée pour le mardi 20 février à Cambon-lès-Lavaur : le compte rendu de notre dernier passage en janvier 2017 n'était qu'une succession de chemins disparus, de sentiers qui se perdent et de ruisseaux à franchir.... et en sept ans la situation n'a guère dû s'améliorer.

Comme nous sommes tous des Indiana Jones en puissance, Alain, notre guide du jour, a cependant décidé de maintenir cette randonnée..... Malgré le pourcentage de parties goudronnées qu'elle comporte, même si nos mollets devront sans doute en payer le prix dans les jours prochains.

Bonne nouvelle en contrepartie, Richard, dont nous avons fait la connaissance lors de la Grande Randonnée Paris 2024 ne semble ne pas avoir été découragé par notre accueil et va être de nouveau parmi nous.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, Jean-Michel a convaincu un couple d'amis de nous rejoindre.... attendons de les connaître avant de nous réjouir, vu le "parrain" il convient d'être prudent.

Le trajet entre Toulouse et Cambons-lès-Lavaur n'étant que de 40 km, en cette période de vacances scolaires, nous atteignons rapidement l'église du village derrière laquelle un parking nous a été signalé. Nous retrouvons avec plaisir Richard, le petit dernier, qui a bien grandi, et faisons la connaissance de Françoise et Guy les fameux amis de qui vous savez. 

Avant d'entamer notre périple, nous nous assurons que l'Auberge du Relais Cathare (sur le parking de laquelle certains étourdis se sont garés) sera encore ouverte à notre retour. Pas de problème si nous arrivons avant 16h00.

Nous quittons le village par une route heureusement peu fréquentée avant d'entamer une portion de sentier plus bucolique qui se termine malheureusement... sans issue. Il nous faut donc un peu improviser pour parvenir, après une rude descente, jusqu'à une autre route au niveau de la ferme En Barrot. Commence alors une longue marche sur cette route vers la village d'Algans. Notre arrière-garde est interpellée par un automobiliste qui s'arrête à notre hauteur pour s'enquérir "d'où nous sommes". L'homme, fort sympathique, a visiblement envie de randonner et est à la recherche d'une association locale. Très diplomatiquement nous l'orientons vers le site de le FFRP où il devrait trouver son bonheur. En marchant nous faisons un peu connaissance avec Françoise et Guy qui étonnamment, alors qu'ils habitent la même rue que Jean-Michel, se révèlent forts sympathiques. Il est vrai que Guy nous fait doctement remarquer "même rue, mais... pas même trottoir ! tout s'explique. Quant à Richard, avec ses grandes enjambées il est parfois devant, parfois derrière, le lascar va décidément être difficile à suivre !

Avantage de ces portions goudronnées, pas de risque de se perdre, nous progressons donc à bonne allure. Instant précieux, nous voyons dans le lointain détaler un chevreuil apeuré sans doute par les aboiements de chiens.  Arrivés au lieu-dit Coucourens, nous tournons à droite par un sentier (enfin) enherbé.

Notre bonheur est malheureusement de courte durée car l'itinéraire prévu vers la ferme le Soulier est interrompu pour cause de sentier disparu. Patrick tente bien de trouver un itinéraire de contournement, rien n'y fait. Il faut donc nous résoudre à continuer tout doit jusqu'à la Croix-Rouge. Instant de concertation intense dans le groupe (depuis que Jean n'est plus président la démocratie est de retour) : faisons-nous ou non le crochet pour découvrir le Château de Roquevidal, monument historique de grand intérêt.... mais qui allonge notre parcours de près de 3 km ? Comme nous sommes friands de douves, meurtrières et fenêtres à meneau nous optons pour cette escapade culturelle. Françoise (nous saurons par la suite qu'elle a enseigné l'histoire de l'art) est évidemment pour, Guy plus prudent, négocie avec le guide une option courte pour la fin de notre itinéraire. Nous remontons plein Nord vers notre nouvel objectif.

Comme prévu, lorsque nous quittons la route pour filer vers le château, le sentier annoncé a disparu depuis des années. C'est donc en tout terrain que nous nous dirigeons vers notre but, apercevant soudain, détalant gracieusement, encore un chevreuil que nous avons dérangé.

Au détour d'une clairière émergent enfin les hautes tours du Château de Roquevidal. Le château a conservé son aspect de forteresse médiévale avec son quadrilatère doté d'une tour ronde à chaque angle et ses douves. Longtemps resté à l'abandon, l'édifice a été pillé puis transformé en ferme avant d'être acheté en 1966 par les actuels propriétaires qui l'ont parfaitement restauré.

Etonnamment, aucune clôture ne nous empêche de nous en approcher. Deux courageux, franchissant les douves, vont toquer à l'huis pour quémander le droit de déjeuner sur les terres du seigneur des lieux. Hélas, la porte reste close. Nous nous éloignons un peu pour déjeuner dans une prairie à l'abri des regards. Alain profite de quelques oreilles attentives (mais oui cela existe) pour livrer quelques informations sur les lieux. Le château originel date du XIVème siècle mais une restauration importante a eu lieu à la Renaissance, ajoutant huit grandes fenêtres à meneau et un porte d'entrée de style Renaissance encadrée de colonnes supportant un linteau. Le caractère défensif du lieu subsiste néanmoins, en témoignent dix-huit orifices de tir : meurtrières ou canonnières. Il faut dire que la quiétude n'a pas toujours régné en ce lieu. En 1587, pendant les guerres de religion, massacre par les protestants de la garnison installée par Anne de Joyeuse, suivie quatre ans plus tard d'une vengeance lors de la reprise du Château. Pour les férus d'histoire, notons que ledit Anne de Joyeuse (qui malgré son prénom était un garçon) fut baron-héréditaire du Languedoc et duc de Joyeuse. Il fut tué en 1587 à la bataille de Coutras à l'âge de 27 ans.... alors qu'il portait déjà le titre prestigieux d'Amiral de France.

Nous ne saurons jamais si cette carrière fulgurante a été le fruit d'un génie militaire précoce ou la récompense de sa proximité avec le roi Henri III dont il fût l'un des mignons. Notre jeune Amiral aurait-il fait chavirer le cœur du roi ?

Comme ventre affamé n'a point d'oreille notre guide écourte sa séance culture d'autant que Gérard a commencé à déboucher une excellente bouteille de vin de noix qui fait briller les yeux des plus gourmands. Profitant de ce (trop rare) moment de calme, Liliane rappelle la tradition de Sentier Amitié : les nouveaux arrivants se présentent. Heureuse initiative qui nous permet de découvrir la richesse des parcours de nos trois nouveaux compères. Entre Françoise, et son expertise en histoire de l'art, qui devrait nous être bien utile lors de nos périples, Guy, dont nous découvrons avec un peu d'inquiétude qu'il officierait comme maître-chanteur au sein de la chorale.... du Palais de Justice et Richard, qui nous avait caché jusqu'alors ses talents d'artiste peintre reconnu au-delà des mers et son amour immodéré pour la restauration des voitures et motos anciennes, que de talents précieux ! Et puis, et c'est essentiel, ils sont de bonne compagnie et se sont vite fondus dans l'ambiance un peu potache de notre petite troupe. Certes, l'ironique Richard traîne un peu l'image de jeune insolent aux yeux de quelque papy grincheux, mais il devrait s'y habituer progressivement. Pour terminer nos agapes, et comme il n'est pas rancunier, Jean-Michel débouche une bouteille de vin à bulles qui finit de réchauffer l'atmosphère. Ce n'est pas du luxe car le vent frisquet s'est levé et nous incite à ne pas trop nous éterniser. Nous reprenons notre route, et, contrairement à l'air du temps, méprisant le circuit court, nous empruntons l'itinéraire Nord qui au final aura allongé notre parcours de 3 km. Le sentier enherbé que nous suivons nous permet d'observer à nouveau la fuite gracieuse d'un chevreuil. Les spécialistes font remarquer (ouh les crâneurs !) que vu son miroir blanc en forme de haricot à l'arrière-train il s'agit d'un mâle. "Pour les femelles c'est en forme de cœur" précise Guy qui semble expert en arrière-trains. Un peu plus loin, c'est un lièvre que nous voyons détaler à vive allure, traversant un pré. Décidément ce détour culturel n'était pas sans attrait. Françoise et Guy auxquels quelques esprits mal intentionnés ont fait croire que le tarif de la randonnée est "avec supplément" lorsque l'on croise des animaux sauvages, font un peu grise mine.

Nous retrouvons enfin le lieu-dit la Croix Rouge et reprenons notre circuit initial. Le soleil semble parfois être de la partie mais nous évitons la pluie c'est l'essentiel. A partir de la ferme des Trois-Perrons la route goudronnée laisse enfin la place à un joli sentier enherbé. Joie de courte durée car à la cote 208, malgré les efforts de Patrick, force est de constater que le sentier a disparu. Faute de solution de rechange nous cherchons un point de passage sur le ruisseau de Mailhes et Patrick nous découvre une "passerelle", sorte d'étroit tronc d'arbre moussu encadré de balustrades branlantes. Les plus courageux se lancent dans la traversée, d'autres, moins téméraires, cherchent une solution moins périlleuse. Tel bison futé, Alain notre guide, découvre un gué. Suivi de quelques brebis égarées (Liliane, Géraldine et Elisabeth) il franchit le Rubicon. Nul ne sait s'il prononça le fameux "Alea jacta est" mais il se murmure que, malgré l'onde noyant le gué, une Sainte femme en serait ressortie les pieds parfaitement secs. Depuis Moïse personne n'avait vu pareil miracle : le mystère demeure. Nous atteignons enfin Caumont, puis, après une longue descente la ferme de Rouch Bas. Tenant parole, comme nous l'avions promis à nos nouveaux amis auxquels nous avions "proposé" la boucle supplémentaire du château de Roquevidal, nous nous engageons sans barguigner dans le circuit un peu plus court longeant le ruisseau de Mailhes. Voici enfin au loin le clocher de Cambon-lès-Lavaur qui émerge des arbres, pour la plus grande joie de nos mollets car les kilomètres de routes goudronnées ont laissé des traces.

Joie de courte durée car un raidillon final finit d'achever les plus vaillants. Tout le monde se retrouve à l'auberge du Relais Cathare qui, même si nous sommes légèrement au-delà de 16h00 accepte de nous recevoir. Bonne adresse au demeurant, que Gérard (qui décidément connaît toutes les bonnes tables à cent lieues à la ronde), a déjà testée. A garder en mémoire pour notre traditionnel repas de décembre....

Une bien agréable journée, enrichie de la présence de nos petits nouveaux, finalement forts sympathiques (comme quoi on peut être "amis" de Jean-Michel et Patrick et être de bonne compagnie !) Quant à la randonnée, vu les chevreuils et le lièvre nous lui laissons son étoile mais le pourcentage de routes goudronnées ne nous incite pas à aller au-delà.... dommage car le château de Roquevidal mérite le détour.

 

Alain

Avignonet Lauragais*- le 13 février 2024

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Ce 13 février 2024 ne devait pas être un jour comme les autres.... nous n'avons pas été déçus !

Depuis quelques semaines Jacques battait le rappel du bon peuple pour que notre honorable association soit dignement représentée à La Grande Randonnée vers Paris 2024....

Certains, prétextant la garde de petits enfants (nous avons des noms) s'étaient lâchement éclipsés, heureusement, en contrepartie, d'autres bons éléments (un peu fayots ?) avaient recruté. C'est donc avec un très grand plaisir que nous avons retrouvé parmi nous Daniel, dont les jeunes rugbymen Alamercery étaient pour une fois le... cadet de ses soucis. Pour ne pas être en reste, Patrick nous avait annoncé la participation d'un ami à lui (on aurait dû se méfier !) Bref, comme il se nomme Richard, notre trésorière, toujours attentive et prévoyante, a préféré prendre le même véhicule que lui....

Nos deux lascars, au gabarit impressionnant de seconde ligne, inquiètent un peu ces dames.... vu leurs enjambées la journée risque d'être rude. 

Personne bien sûr ne s'est inquiété qu'avec cet invité surprise nous allons être 13 à représenter Sentier Amitié. Pour les douze apôtres nous avons des noms.... et pour le 13ème : Judas, nous avons une petite idée !

Bien avant 9h00 nous nous retrouvons sur le parking de la mairie d'Avignonet-Lauragais, largement en avance, décidés à faire bonne figure. Déjà les plus sauvages (mais oui cela existe), commencent à trouver qu'il y a beaucoup de monde.... Nous serons finalement 90 randonneurs à participer à cette "belle fête". Nous n'échappons pas aux discours des autorités... heureusement très brefs et l'on nous présente "les Ambassadeurs d'Occitanie" deux randonneurs gersois qui iront jusqu'à Paris. Le signal de départ est donné pratiquement à l'heure, et la longue cohorte se met en branle, solidement encadrée par des officiels chargés de veiller à ce que nous progressions en sécurité.... sans perdre personne. Nous atteignons rapidement un champ d'éoliennes et de là-haut admirons la chaîne des Pyrénées enneigée qui brille déjà sous le soleil. Le grand ciel bleu et le soleil vont nous accompagner toute la journée. Nous mesurons notre chance car hier, l'étape précédente s'est déroulée toute la journée sous une pluie diluvienne et glaciale. Dès les premiers hectomètres la longue file s'étire, entre les plus alertes (ou entrainés) et les randonneurs occasionnels la vitesse de progression n'est malheureusement pas la même. Toute la matinée nous allons ainsi faire de l'accordéon : l'avant-garde, freinée par les organisateurs, piaffe en attendant que l'arrière-garde la rejoigne au bout d'un long moment. Certains prennent cette situation avec philosophie "puisque c'est pour la bonne cause", d'autres, plus boudeurs, maugréent à chaque arrêt. Le parcours est particulièrement vallonné ce qui n'arrange pas les choses. La vue sur les Pyrénées permet certes d'un peu oublier que de nombreuses portions de cet itinéraire sont goudronnées. A un moment, appliquant les consignes de sécurité reçues et oubliant que nous sommes chez les gaulois réfractaires, un officiel prétend nous faire traverser la route départementale "par groupe de cinq". En réponse, un magma informe de randonneurs se précipite en désordre telle une volée de moineaux. Je pense que le pauvre garçon a dû le soir même demander à être affecté à la sécurité d'une étape du côté de Metz ou de Strasbourg où la discipline veut encore dire quelque chose. Au sein de la troupe l'ambiance est bonne et au fil des kilomètres des conversations se nouent avec les randonneurs d'autres groupes....même si l'instinct grégaire des citoyens de Sentier Amitié n'est plus à démontrer. Nous apercevons enfin au loin le clocher de Villefranche-de-Lauragais et les derniers hectomètres se font heureusement par un étroit sentier qui longe un petit ruisseau. Avant d'arriver, les "gentils organisateurs" font passer devant nous les deux Ambassadeurs d'Occitanie afin que les autorités et les médias puissent les accueillir dignement. Nous nous retrouvons tous peu à peu sous la grande halle pour les discours de madame la maire et des officiels. Après une rapide collation, Jacques bat le rappel car notre groupe a décidé de revenir à pied à notre point de départ, il ne faut donc pas tarder. Pour éviter que nous soyons treize à table, Alain invite deux randonneuses gersoises à se joindre à nous.... Nous trouvons un espace ensoleillé pour accueillir notre déjeuner, avec même des bancs pour celles et ceux qui aiment leur confort. Christiane nous offre de la rakia, une eau de vie de prunes bulgare à réveiller les morts.

Nous reprenons notre route, abandonnés par nos deux gersoises qui préfèrent revenir à Avignonet en longeant le canal du midi.... car c'est plus plat ! Pas faux, mais indigne de notre équipe qui repart tambour battant. Patricia, Daniel et Jean-Michel, traumatisés par l'accordéon de ce matin et piaffant d'impatience tels des yearlings emprisonnés trop longtemps dans leurs box, s'élancent à grandes enjambées. Derrière, le reste de la troupe a un peu de mal à suivre. Richard, le "petit" nouveau, préfère la jouer modeste et tient compagnie à ces dames. A moins qu'il ne se souvienne qu'étant venu en voiture avec elles, il vaut mieux ne pas les perdre de vue. Le retour se fait néanmoins à bonne allure et nous arrivons au champ d'éoliennes sans nous être trompés une seule fois d'itinéraire, il faut dire que le GR est bien balisé. Nous atteignons notre point de départ après avoir parcouru 23 km, d'un circuit vallonné....Daniel est frais comme un gardon et Richard se permet même de faire de l'ironie, aucun respect pour les anciens. Bon, même si cela nous coûte, il faut reconnaître qu'ils sont plutôt "pas mal" ces deux-là ! Par contre, si on continue à recruter des poulets de cet acabit, il va falloir penser à changer de voitures et acheter des bétaillères.

Sainte Foy de Peyrolière*- le 6 février 2024

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Respectueux pour une fois de la programmation arrêtée avec beaucoup de peine par notre Bureau nous avons mis le cap de bon matin sur Sainte-Foy-de-Peyrolières à une trentaine de kilomètres au Sud-Ouest de Toulouse. Tout le monde se retrouve assez facilement sur le parking autour de la poste et la température un peu frisquette à cette heure nous incite à ne pas traîner dans nos préparatifs. Il est 9h45 lorsque nous quittons le village par le GR86, accompagnés dès le départ par des aboiements de chiens que notre passage indispose. Nous atteignons rapidement la longue retenue collinaire qui surplombe les terrains de sports. Les pluies de ces derniers jours ont raviné les sols et l'eau boueuse n'incite pas à la baignade. Le GR86 est plat et nous progressons rapidement, sans encombre jusqu'au lieu-dit En Pouillac où nos guides constatent que le sentier prévu est barré par une clôture électrique. Tentant de contourner l'obstacle nous allons un peu plus loin jusqu'au ruisseau de la Galage dont malheureusement les rives abruptes et la profondeur du ru nous interdisent toute tentative de franchissement. Quelques chevaux curieux semblent se gausser de notre infortune ; il nous faut faire demi-tour et revenir en arrière jusqu'à la côte 245. Quelques panneaux nous indiquent que cette fois nous devrions pouvoir franchir l'obstacle sur une passerelle en bois car le passage à gué est impossible. Nous empruntons à présent une portion d'une petite route qui file vers Mangane où nous espérons retrouver notre itinéraire.... nouvelle désillusion, notre président qui a la judicieuse idée d'interroger la conductrice du seul véhicule croisé, apprend que là aussi la route est complètement barrée au hameau de la Gravette et surtout que les clôtures interdisent tout itinéraire de contournement. Comme cette dame est serviable, elle nous précise que nous pouvons emprunter l'étroit sentier qui se trouve sur notre gauche et qui va nous permettre de retrouver, sur la crête, la D 632. Nos guides maugréent un peu contre le représentant permanent de l'IGN dans notre association et lui suggèrent de signaler qu'entre les chemins indiqués sur les cartes.... qui n'existent plus et les sentiers que nous découvrons.... qui ne sont pas sur les cartes, le métier de guide devient de plus en plus problématique ! Il est chargé d'en faire part à qui de droit.... sans créer cependant de drame familial !

 

Nous traversons un joli bois et atteignons une magnifique ferme parfaitement restaurée au lieu-dit la Blagnague. Tout est parfaitement entretenu et décoré avec goût (on se croirait en Suisse), même l'immense terrain est agrémenté d'arbustes et d'arbres fruitiers parfaitement taillés. Un vrai plaisir pour les yeux. Nous poursuivons notre route mais midi est déjà largement dépassé lorsque nous trouvons un pré pour notre halte déjeuner. Un tapis de feuilles de chênes fera un siège parfaitement confortable. Comme aujourd'hui n'est pas un jour comme un autre, Jean, notre vénérable ex-président, fête en effet ses..... huit ans et se félicite que le prochain chiffre rond..... n'est pas pour demain, mais pour après-demain. Pour fêter l'événement, Christiane sort une bouteille de Porto, et Jean un Jurançon bien frais.... heureusement que nous sommes 13 aujourd'hui. Après les douceurs d'usage (navettes à la fleur d'oranger et biscuits au chocolat) nous pouvons reprendre notre route. C'est le moment choisi par Gérard, le régional de l'étape, car nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de chez lui, pour lancer l'invitation de se retrouver à son domicile au terme de la randonnée. Aimable proposition qui fait bien sûr l'unanimité. Par prudence, nos guides décident de raccourcir un peu le parcours prévu afin de ne pas arriver trop tard chez notre hôte. En cours de route, nous observons quelques jonquilles en fleur, sans doute trompées par la température printanière de ces dernières semaines. Arrivés au lieu-dit la Bourdette nous croisons le GR86 mais filons tout droit vers le Chalet, atteignant ensuite la D7 qu'il nous faut malheureusement suivre pendant un moment, prenant garde à la circulation. Nous bifurquons heureusement rapidement vers Arnadjouan par une petite route de campagne. C'est le moment choisi par notre président pour le quart d'heure culturel : il nous apprend que Peyrolières, mot occitan, signifie chaudronnières. Quant à Sainte-Foy, ce nom vient d'une jeune martyre chrétienne âgée de 12 ans, morte en 303 parce qu'elle refusa de se sacrifier aux dieux du paganisme. Les reliques de Sainte-Foy d'Agen étaient très vénérées en Aquitaine. C'est sans doute pour cette raison qu'un moine du modeste prieuré de l'abbaye de Conques en Rouergue s'empara en 937 d'une grande partie des restes de Sainte-Foy. 

Cet intermède historique nous conduit aux portes du hameau de Arnadjouan où malheureusement d'imposantes pancartes "propriété privée - entrée interdite" nous font un accueil pour le moins inquiétant. Comme nous sommes néanmoins sur un chemin répertorié, et faute de solutions de repli, nous passons en nous faisant le plus discret possible.  Nous obliquons à présent plein Nord par un large sentier bien marqué qui nous conduit aux portes de Sainte-Foy-de-Peyrolières dont le clocher se dresse devant nous. Évitant au maximum la D7 nous empruntons un étroit sentier en sous bois qui, certes, allonge un peu notre chemin mais nous permet d'arriver presque directement à notre point de départ. Nous avons parcouru plus de 17 km (malgré le raccourci décidé par nos guides).... l'honneur est sauf.

Nous constituons un convoi pour rejoindre Bonrepos-sur-Aussonnelle où nous attend Liliane, l'épouse de Gérard. Instant convivial grâce à notre hôte qui a préparé pâtisseries (hum les oreillettes....) et boissons que nous dégustons, bien à l'abri sous la magnifique véranda. Certaines vérifient la célèbre publicité "Pourquoi Picon ? Parce que c'est bon ! ". C'est donc dans la joie et l'amitié que nous nous séparons en remerciant nos hôtes de cette invitation improvisée bien sympathique.

Villeneuve la Comptal*** - le 30 janvier 2024

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Notre Président s'était longuement interrogé.... fallait-il déplacer notre lieu de randonnée compte tenu des manifestations de nos agriculteurs ? Après réflexion, la destination prévue : Villeneuve-la-Comptal (sans e) a été maintenue. Bien vu ! très peu de circulation sur l'autoroute et finalement nous arrivons largement en avance. 

Le petit parking proche de l'église Saints-Pierre-et-Paul accueille les premiers arrivants. Le ciel est gris et le vent frisquet nous glace les os. C'est donc avec soulagement que nous voyons arriver nos deux gazelles du Sud qui ont emprunté des petites routes et..... miracle, ne se sont pas perdues. Profitant que nous sommes tous réunis, Jean-Michel nous donne des nouvelles de l'ami Daniel et reçoit mission de lui rappeler qu'il sera toujours le bienvenu parmi nous lorsque ses obligations rugbystiques lui en laisseront le loisir.  C'est donc à 9h30 que nous démarrons notre randonnée. Très vite le chemin s'élève, nous dépassons un moulin, récemment restauré, dont les ailes font malheureusement un peu bricolage. Dès que nous arrivons sur la crête, le vent d'Autan nous fouette le visage et nous indique que nous allons l'avoir pour compagnon pendant une bonne partie de la journée. Le paysage est désolé car ces hauteurs doivent être battues par le vent une bonne partie de l'année. On comprend mieux pourquoi Clément Ader a, en 1873, choisi un lieu proche pour tester son planeur baptisé "l'Oiseau en plumes" au Pech de la Citadelle. Sans doute nous faudra-t-il, lors d'une prochaine randonnée, modifier notre parcours pour nous rendre sur ce Pech où trône une maquette à l'échelle 1/3 de son planeur. De là où nous sommes, nous dominons la plaine du Lauragais et la chaîne des Pyrénées. Le vent d'Autan ne nous incite pas à traîner et nous arrivons rapidement au point culminant de la journée : le Pech Haut et ses 326 m. Commence alors une longue descente. Emportés par notre élan, et sans doute trompés par les nombreux sentiers tracés par les amateurs de motocross ou les chasseurs, nous oublions de tourner vers la piste qui file vers le Prat Viel. Résultat, nous atteignons "à l'insu de notre plein gré" le village de Fendeille. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur nous admirons le superbe château qui accueille une école "à l'ancienne". Ce joli cadre nous donne presque envie de retourner à l'école primaire....mais sans doute est-ce un peu tard. Nous sommes contraints d'emprunter la D6 pendant quelques hectomètres avant de tourner à droite et, par une large piste qui monte rudement rejoindre notre parcours initial. Jean-Michel sifflote et se dit "in petto" que c'est tout bon : encore quelques erreurs de nos guides et les 20 km sont dans la poche. Nous suivons à présent une longue et large piste qui serpente à flanc de colline, accompagnés par le soleil qui s'est joint à nous mais aussi par le vent qui cette fois souffle sur le côté. 

Nous poursuivons notre progression d'un bon pas jusqu'à la ferme de Boucenac où nos guides se disent qu'un raccourci est possible. C'était sans compter sur l'agriculteur local qui, parfaitement courtois et même chaleureux, nous fait observer qu'il n'y a plus de passage et nous invite à contourner sa propriété en utilisant notre itinéraire prévu. Jean-Michel est aux anges car ce raccourci lui fendait le cœur. Nous reprenons notre chemin heureusement sous un grand ciel bleu mais les estomacs commencent à se manifester et Martine de Ramonville, innocemment, demande l'heure avec insistance. Nous arrivons à présent sur le large chemin qui file désormais plein Ouest vers un petit bois. Comme le vent souffle toujours aussi fort nos guides suggèrent d'atteindre la crête puis de redescendre un peu pour être à l'abri du vent qui vient de l'Est.  A un moment, notre progression est stoppée par un portail qui ouvre sur un étroit sentier. Mouvements divers dans la troupe ! Est-ce la faim qui libère les énergies ? Voilà tout ce petit monde qui s'éparpille façon puzzle : Jacques, le Président, continue sur le sentier, un groupe de dissidents franchit une clôture à la recherche d'un endroit plat et sec pour déjeuner et un groupuscule de contestataires s'installe au soleil sur un pré.en pente. Un vrai village gaulois ! Heureusement le retour du président ramène tout le monde à la raison et c'est finalement "groupir" que le déjeuner s'organise. Patrick offre une tournée générale avec un Bordeaux moelleux du meilleur effet, et comme Martine du Sud a apporté des bougnes (c'est la Sainte Martine aujourd'hui) l'ambiance est au beau fixe....d'autant que, pour terminer, Marie-Christine, qui possède en Normandie une source naturelle de Calvados, sort son breuvage miracle. Comme le soleil a réchauffé les corps, certains se laisseraient bien aller à une petite sieste... mais il faut repartir. Nos guides donnent le signal du départ par un sentier qui semble évident, pourtant (et le Calvados n'y est évidemment pour rien) nous nous retrouvons à Saint-Christol que nous voulions pourtant éviter.

Nous admirons au passage le travail d'un brave chien de berger qui guide un imposant troupeau de moutons, puis reprenons notre route par une piste qui monte vers le village de Salamou le Vieux situé sur notre itinéraire prévu. Nous avons fait un impressionnant crochet....Jean-Michel se dit que cette fois c'est dans la poche pour les 20 km. Nous filons à présent plein Nord sous un soleil radieux. Les pentes se succèdent, cette randonnée est décidément sportive, conséquence, notre petite escouade s'étire et se disloque parfois. C'est le moment choisi par Liliane pour faire connaissance avec un agriculteur local, bien de sa personne, pour un peu elle se verrait en bergère....mais comme il reste de marbre (oups... de bois) elle revient vite à la réalité. Nous cheminons à présent dans le bois du Baylé, puis atteignons la ferme Brézil où malheureusement nul air de samba n'accompagne notre venue. Nos guides sont vigilants car le sentier devient plus étroit et à la Bruyère Noire nous sommes quasiment en tout terrain. Heureusement Jean-Michel se souvient que lors de la précédente randonnée, ayant oublié de tourner la troupe s'était retrouvée en galère. Cette fois nous sommes sur le bon chemin et, çà et là, quelques flèches métalliques plantées dans le sol nous guident vers Villeneuve-la-Comptal dont nous apercevons au loin l'imposante stature de l'église Saints-Pierre-et-Paul. Après une ultime descente, un peu périlleuse (heureusement que la terre est sèche aujourd'hui) nous atteignons notre but. Nous avons finalement parcouru 20 km, et, avec le dénivelé non négligeable, les jambes sont un peu lourdes. Chacun est cependant ravi de cette belle journée, sous le soleil. Les trois étoiles accordées à cet itinéraire sont parfaitement méritées..... à éviter cependant par grosse chaleur car le couvert est rare.

 

Alain

Ramonville Saint Agne - le 23 janvier 2024

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Cette semaine, entre les virus et les opérations de barrages des agriculteurs, nous décidons de changer de cap et d’oublier notre déplacement à Lézat sur Lèze dans l’Ariège pour rester plus proche de Toulouse. Martine de R. dans sa grande gentillesse nous propose de nous guider sur le parcours de Ramonville. Elle connaît le coin comme sa poche. Elle n’a pas besoin de carte !

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Le rendez-vous est donc donné à 9 h 15 à la sortie du métro Ramonville. Aujourd’hui, pas besoin de covoiturage, un ticket de métro ou de bus suffit. Elisabeth arrive la première suivie par 5 courageuses qui se réjouissent de la belle journée qui s’annonce.

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Nous démarrons à l’heure en suivant sagement Martine  pour rejoindre le bord du canal et le port de Ramonville. Le lieu est agréable mais un peu désert et Eliane regrette qu’il n’y ait plus de commerces dans ce quartier. Nous contournons les bateaux et retrouvons le chemin de halage au bord du canal. Au passage, nous découvrons une drôle de boite qui titille notre curiosité. « Boite à dons » ; respectez les règles d’utilisation… Nous découvrons avec amusement les trésors qu’elle dissimule.

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Le ciel est un peu chargé mais la météo nous assure que nous devrions échapper à la pluie aujourd’hui. Nous regrettons l’absence de nos amis du Sud qui finalement ont opté pour une randonnée sur leurs terres suivie d’un bon repas au restaurant. Qu'ils passent une belle journée !

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Nous apercevons la Ferme des cinquante chère à Elisabeth et croisons la salle des fêtes de Ramonville et la salle de concert le Bikini dont le niveau d’entretien fait pester notre guide du jour. Nous croisons bientôt le complexe universitaire agricole puis une zone pavillonnaire à travers Auzeville. Nous traversons la route de Narbonne et admirons le Château des frères tailleurs. Les Frères Tailleurs, communauté religieuse de tailleurs et de couturières, acquirent le château vers la moitié du XVIIIe siècle et lui donnèrent le nom de leur congrégation. La congrégation garda le bien jusqu'à la Révolution et laissa à Monsieur Antipoul le soin de régir le domaine. En 1793-1794, les biens furent confisqués et vendus aux enchères publiques. . La famille Davasse se transmit le château jusqu'en 1963. Louis Davasse fut maire d'Auzeville et conseiller général. Durant l'occupation allemande, la kommandantur occupait une bonne partie du château tandis que les troupes logeaient en différents lieux du village. En 1964, le château, les dépendances, le parc furent acquis par André Turcat. Il fit inscrire en 1976 des éléments du château des Frères à l'inventaire des monuments historiques. En 1985, il revendit à la famille Faletti.

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Marie Christine aimerait bien s’installer dans une aile du château tandis que Martine et Christiane sont séduites par les communs qui ne manquent pas de charme non plus. Nous continuons quand même notre route. Il n’est pas interdit de rêver ! Le parcours est vallonné et nous admirons bientôt les belles propriétés aux pelouses bien tondues et jardins bien entretenus. Nous décidons de nous installer sous le pigeonnier derrière l’école pour partager notre déjeuner dans ce décor magnifique.

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Après avoir partagé quelques douceurs comme d’habitude, nous reprenons notre route sans trop tarder car la fraîcheur se fait vite sentir. La randonnée se poursuit par des chemins très boueux et les pentes glissantes. Chacune prend soin de ne pas perdre le contrôle de ses godillots ; il faut parfois beaucoup d’adresse pour ne pas terminer sur les fesses !

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Nous arrivons en vue de notre but au bout de 19 km parcourus et sous un beau soleil de printemps. Nous remercions notre guide du jour et nous nous quittons jusqu’à la semaine prochaine en espérant que nos copines et copains seront tous en forme pour marcher sur les sentiers de l’amitié.

Lagardelle sur Lèze * - le 16 janvier 2024

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Aujourd'hui, cap à l'Est, direction Lagardelle-sur-Lèze. L'origine du nom de Lagardelle remonte à nos aïeux, les Sotiates, qui, comme tous les gaulois parlaient la langue celtique : le nom Gard signifie "élevé, escarpé". Les Gallo-Romains, nouveaux maîtres du pays, latinisèrent le nom en Gardua, qui signifie "gardienne" parce que placée sur une éminence d'où l'on pouvait surveiller à la fois les vallées de la Lèze et de l'Ariège. Au fil  des siècles le nom se transforma en Gardello (observatoire) puis Gardelle et La Gardelle. Depuis la révolution elle se nomme Lagardelle-sur-Lèze pour la différencier de son homonyme Lotoise.

Patrick, notre correspondant local de Dame Météo, nous assure avoir fait les incantations nécessaires pour que nous restions au sec. Les plus téméraires ont donc laissé leur poncho à Toulouse.... Espérons que notre chamane ne s'est pas trompé. Le point de ralliement est fixé non loin de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption qui date du XIIème siècle, mais aussi de la boulangerie locale.... ce qui nous permet de tester de délicieuses chouquettes.

Nous serons finalement 14, le 15ème, un mystérieux personnage annoncé par Madame la baronne comme devant nous rejoindre sur place s'est finalement désisté. Nous retrouvons avec plaisir Caroline, en pleine forme, et Jean, qui a (presque) retrouvé sa jeunesse d'antan et conservé sa bonne humeur.

Au départ, nous longeons "le château des Soeurs" qui date du XVIème siècle, aujourd'hui foyer pour les personnes âgées. 

Nous évitons d'emprunter la D12, où la circulation est intense à cette heure matinale et au lieu-dit Balsa filons par un large sentier enherbé vers Burguerolles. Les pluies intenses de ces derniers jours ont saturé la terre et nous devons serpenter entre les ornières boueuses. Pour une fois, Jacques notre président ne semble pas avoir travesti la vérité en annonçant une randonnée sans trop de dénivelé. Les quelques côtes sont absorbées sans difficulté et à un rythme soutenu. Petite alerte néanmoins en vue de Beaumont-sur-Lèze lorsque nous atteignons le touchant cimetière des animaux, cher à Brigitte Bardot. La pente est rude, de l'ordre de 10 %, mais heureusement pas trop longue et c'est à peine essoufflés que nous atteignons le lieu-dit La Bourdette et son joli pigeonnier. Est-ce l'approche du déjeuner qui affaiblit les neurones de nos guides ? oubliant de bifurquer, nous voici à présent à l'Abri Champêtre où nous avions déjeuné lors d'une précédente randonnée. L'endroit sied à Mme la Baronne et à Caroline qui, trouvant le site bucolique à souhait, s'installent déjà confortablement pour prendre leur repas. Ce n'est malheureusement pas dans les plans de nos guides qui rappellent que la halte-déjeuner est prévue un peu plus loin dans le parc boisé du village de Beaumont-sur-Lèze. Rebroussant chemin pendant quelques mètres, nous empruntons un sentier qui descend en pente raide vers le ruisseau d'Argent. Le sol boueux rend l'exercice un peu périlleux et Caroline nous offre un superbe double axel avant de se relever tout sourire mais crottée à souhait.

Nous atteignons finalement le petit parc situé en contrebas de l'église où des bancs et des tables nous attendent sous les grands arbres. L'ambiance, bon enfant, monte encore d'un cran lorsque Mme la Baronne et Alain sortent les galettes des rois

pour compléter les croquants au chocolat de notre bon (Saint) Bernard. Les fèves étant parfois malicieuses et comme nous sommes une démocratie éclairée, notre grand chef Jacques, élu roi, en bon républicain choisit comme reine Mme la baronne.... (c'était bien la peine de décapiter ses ancêtres !) Martine du Sud, plus prosaïque, se contente pour sa part d'un ancien président déchu....

Nous reprenons la route alors que le ciel s'est peu à peu dégagé et que le soleil nous accompagne désormais. Au hameau de Mestrebernat un passage très boueux nous oblige à être vigilants avant d'attaquer une rude côte qui nous conduit sur les crêtes. Nous avons désormais vue sur les Pyrénées enneigées et le soleil qui commence à chauffer donne un petit air printanier à notre randonnée. Nous longeons le tracé d'un circuit de motocross et Martine de Ramonville se sent soudain plus légère en apercevant dans le lointain le clocher de Lagardelle-sur-Lèze. Nous parvenons enfin au terme de notre périple après un peu plus de 18 km parcourus. Après une dernière séance "photos" (les souverains sont décidément people) nous repartons dans l'espoir de trouver à Labarthe-sur-Lèze un estaminet ouvert. Au passage nous admirons le château de Vignaou érigé à la fin du XVIIIème siècle, aujourd'hui siège de la mairie. Les quatre tours embellies par un toît recouvert d'ardoises dominent la vallée de la Lèze. Lagardelle-sur-Lèze est vraiment un joli village plein de charme et d'histoires.

La journée se termine, alors qu'un petit crachin fait son apparition, dans un café ouvert (ouf) à Labarthe-sur-Lèze. 

Une agréable randonnée, proche de Toulouse, qui mérite d'être refaite.... lorsque les sentiers seront un peu plus secs.

 

Alain

Massac Séran** - le 9 janvier 2024

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Pour cette randonnée de rentrée, notre équipe programme a jeté son dévolu sur le village de Massac-Séran au Sud-Est de Lavaur. Notre président a fait une propagande effrénée dans son message de convocation pour convaincre les indécis qu'une météo polaire pourrait éventuellement dissuader. L'avenir dira si sa crédibilité n'aura pas à souffrir de cette annonce alléchante : " une rando facile, d'une vingtaine de kilomètres avec peu de dénivelé..... nous franchirons un pont romain.... et nous verrons peut-être un busard cendré, une alouette lulu, voire un ascalaphe bariolé "......

Nous sommes finalement dix courageux à nous retrouver à Massac-Séran sur le coup de 9h30. Pas de nuages en vue, ni de vent, mais une température qui flirte avec les zéros degrés. La randonnée commence par une petite route de campagne, heureusement peu fréquentée à cette heure matinale. L'itinéraire ne pose pas de problèmes à nos guides, mais parvenus à la ferme Matat, notre arrière-garde est interpellée par la propriétaire des lieux qui nous signale que nous sommes sur une propriété privée. Comme nous sommes gens de bonne compagnie et courtois de nature, l'échange est serein et agréable et notre fermière nous indique même la voie à suivre la prochaine fois : cap sur la ferme Monplaisir, ce qui ne devrait pas au final allonger notre route. Échaudés par cet intermède nous optons un peu plus tard pour un itinéraire plus au Nord qui évite de faire du tout-terrain au niveau de la ferme Al-Roulier. Après avoir franchi la D112 nous apprécions de trouver un secteur enfin plat après les rudes montées rencontrées depuis notre départ. Nous parvenons au village de Viterbe, sous un beau soleil, et une température qui frise à présent les 3°. Patricia fait une escapade jusqu'à la boulangerie du village pour acheter une galette des rois, oups "un Limoux" rectifie Patrick notre pâtissier en chef. Nous filons désormais plein Sud et l'heure avançant, nous décidons de faire notre halte-déjeuner à la ferme "En Sérieys". Un espace enherbé, au soleil, nous tend les bras, et devant nous, la paisible campagne s'étend à perte de vue. Jacques, qui commence à avoir les oreilles qui sifflent avec sa promesse imprudente d'une randonnée au faible dénivelé, pense faire cesser la fronde en proposant pour commencer 2024 un excellent Bergerac, frais à souhait. Elisabeth offrant un savoureux "Limoux" (ouf ! j'ai retenu la leçon) pour fêter ses....ante huit ans, et Patricia faisant de même, par pure générosité, les gourmands sont à la fête. C'est le moment choisi par Marie-Christine pour dégainer son célèbre "coureur des bois" tout droit venu de la Belle Province. C'est donc un peu réchauffés que nous reprenons notre route. Comme nous avons déjà parcouru plus de 11 km nous optons pour un circuit un peu plus court et, évitant le village de Teyssode sur son promontoire, nous tournons à droite au niveau de la cote 181. Nous progressons désormais plein Ouest par un chemin qui, malheureusement pour nos mollets, monte et descend en permanence. Emportés par notre élan, ou peut-être séquelles des effets du coureur des bois sur nos guides, nous oublions de bifurquer vers la voie romaine pourtant parfaitement balisée. Résultat un crochet supplémentaire doublé d'une rude côte, avant un demi-tour pour rejoindre le bon chemin.

Empruntant enfin la voie romaine nous découvrons cette large voie, faisant en moyenne 11 m de large, qui était à l'origine divisée en trois voies : la voie centrale pour les charrois et de chaque côté un passage, l'un destiné aux personnes à pied et l'autre aux cavaliers. Ce "camin viel" a été utilisé jusqu'au XIXème siècle par ses riverains pour se rendre à la foire de Lavaur ou de Puylaurens.

Nous atteignons bientôt le "Pont Romain" promis par notre président. Le moins que l'on puisse dire c'est que nous sommes loin de l'architecture du Pont du Gard.....Juste un banal pont qui n'a de romain que le nom. Un panneau nous précise en effet que si cet ouvrage est bien situé sur la voie romaine, des fouilles récentes le dateraient plutôt..... du milieu du XIXème siècle.

Nous cheminons à présent sur une ligne de crête qui, contrairement encore une fois aux promesses de notre président, ne cesse de monter et de descendre. Le paysage est magnifique et nous dominons les environs à perte de vue. A défaut de busard cendré, d'alouette lulu ou d'ascalaphe bariolé promis par qui vous savez, nous croisons deux ânes dans un pré....Le soleil qui nous accompagne jusqu'au bout calme la grogne de la troupe et puis sommes-nous obligés d'être naïfs au point de croire les promesses d'un président ...

Nous apercevons enfin le clocher de l'église Saint-Martin de Massac-Séran, puis l'imposant bâtiment du couvent Saint-Anne qui abritait autrefois la congrégation des Pauvres Filles de Jésus, fondé en 1854; il accueille aujourd'hui une maison de retraites pour religieuses âgées.

Nous atteignons enfin le parking et, pour une fois, nos podomètres sont en harmonie : 19,5 km parcourus avec un dénivelé non négligeable. Comme nous abandonnons avec délice nos godillots, le froid tombe soudain sur nos épaules nous rappelant que la journée était annoncée fraîche.... même si le soleil nous a fait l'oublier.

Une belle randonnée, avec un itinéraire à repenser un peu, mais à refaire avec plaisir... avec nos amis sudistes cette fois.

 

Alain

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